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Toxinet : le blox du tox

Marc, c’est ce qui était écrit sur ma carte d’identité du temps où j’en avais encore une, alias Marco à l’époque où j’avais encore des proches et que j’étais suffisamment aimé pour qu’on ait envie de m’affubler d’un surnom affectueux. Aujourd’hui, personne n’éprouve le besoin de m’appeler par un nom, un prénom ou un surnom. Au mieux, je suis la p’tite merde de mon dealer et j’avoue que c’est ainsi aussi que je pense à moi, quand il m’arrive de penser à moi. C’est un phénomène assez nouveau, j’ai vécu longtemps sans penser à quoi que ce soit et encore moins à moi ou à ce que je suis, on va appeler cela un instinct de survie psychologique… Sauf que récemment, deux neurones ont dû se court-circuiter et ont remis mon cerveau en route, la machine à réfléchir fonctionne à nouveau. Quand un engin pareil n’a pas servi depuis longtemps, il est grippé, il grince, il est rouillé de partout, et c’est moi qui dérouille. Je repense au passé, je regarde ce qu’il se passe autour de moi et je ne me contente pas de voir, je cogite. Journaleux de mon métier dans une autre vie, je ne peux pas garder pour moi ce que mon cerveau malade, intoxiqué et en manque de relations sociales peut accoucher. J’ai un besoin nouveau qui se fait sentir, un besoin d’écrire, un besoin de témoigner, de partager. Alors, ici, ce ne sera pas Marc, ni Marco, ce ne sera pas p'tite merde non plus, mais ce sera SDFblogger !

MON LIT

Publié le 17 Janvier 2016 par SDFblogger in et moi..., VIE SOCIALE

Après avoir vidé un ballon d’eau chaude sous la douche, j’ai dormi sur un lit !
Je n’ai pas osé mettre le chauffage. Je suis toujours mal à l’aise lors des changements de mode de vie trop importants et brutaux et la chaleur est souvent un déclencheur de malaise chez moi.
Par contre, propre, en sous-vêtements propres, j’ai eu du mal à me glisser dans mon sac de couchage. Il pue, c’est une infection, je ne m’étais pas rendu compte à quel point avant cette nuit.
Je suis installé dans ma piaule. Emmanuel est monté me voir hier soir. Il a frappé à la porte et attendu que je lui ouvre avant d’entrer, j’ai apprécié. J’ai cru venue l’heure de mon premier versement pour le loyer mais non, il me portait simplement un camping gaz et quelques articles de vaisselle.
Il avait l’air embêté du matelas nu et m’a promis des draps et couvertures. J’ai failli refuser mais ça m’a fait envie…
Demain, je vais acheter de la mousseline et je me fais de la purée ! J’ai des envies et c’est quelque chose qu’on ne trouve pas à la sandwicherie du coin ou au fastfood… Je suis peut-être enceinte !
Ma première nuit dans un vrai « chez moi » s’est donc faite en solitaire.
Je redécouvre le poids de quatre murs autour de moi mais aussi la protection d’un plafond au-dessus de ma tête.
Je ne sais pas quoi penser, je n’arrive pas à analyser ce que je ressens.
J’ai une autre proposition de tremplin pour un autre changement de vie que je n’arrive pas non plus à gérer. J’ai été grossier et blessant, je n’aime pas me conduire ainsi, habituellement, j’évite mais je ne me contrôle pas toujours.
Le contrôle de soi est utile quand on fréquente du monde, en solitaire, c’est totalement inutile et à force de ne pas y faire appel, on le perd, pour peu qu’on n’en ait jamais eu…
Je ne sais pas gérer les bons sentiments, la spontanéité, la bienveillance gratuite et je blesse.
Il y a des gens qui ont le plaisir, le partage, la générosité spontanés et gratuits, je ne me sens absolument pas capable de les côtoyer, sans prix fixé, je ne peux imaginer comment les remercier.
Voilà ce à quoi j’ai pensé cette nuit sur mon vrai lit.

 

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