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Toxinet : le blox du tox

Marc, c’est ce qui était écrit sur ma carte d’identité du temps où j’en avais encore une, alias Marco à l’époque où j’avais encore des proches et que j’étais suffisamment aimé pour qu’on ait envie de m’affubler d’un surnom affectueux. Aujourd’hui, personne n’éprouve le besoin de m’appeler par un nom, un prénom ou un surnom. Au mieux, je suis la p’tite merde de mon dealer et j’avoue que c’est ainsi aussi que je pense à moi, quand il m’arrive de penser à moi. C’est un phénomène assez nouveau, j’ai vécu longtemps sans penser à quoi que ce soit et encore moins à moi ou à ce que je suis, on va appeler cela un instinct de survie psychologique… Sauf que récemment, deux neurones ont dû se court-circuiter et ont remis mon cerveau en route, la machine à réfléchir fonctionne à nouveau. Quand un engin pareil n’a pas servi depuis longtemps, il est grippé, il grince, il est rouillé de partout, et c’est moi qui dérouille. Je repense au passé, je regarde ce qu’il se passe autour de moi et je ne me contente pas de voir, je cogite. Journaleux de mon métier dans une autre vie, je ne peux pas garder pour moi ce que mon cerveau malade, intoxiqué et en manque de relations sociales peut accoucher. J’ai un besoin nouveau qui se fait sentir, un besoin d’écrire, un besoin de témoigner, de partager. Alors, ici, ce ne sera pas Marc, ni Marco, ce ne sera pas p'tite merde non plus, mais ce sera SDFblogger !

IL S'APPELLE EMMANUEL

Publié le 17 Janvier 2016 par SDFblogger

 

Initialement écrit le 16/01/2016

 

Il s’appelle Emmanuel.
Il n’est pas vilain garçon, grand, l’air sûr de lui. Je ne sais pas ce qu’il fait comme boulot. J’imagine qu’il a l’habitude de se faire obéir. Il a une manière d’utiliser l’impératif qui traduit une habitude de ne jamais être contesté.
Il a du fric mais pas excessivement, j’ai l’impression. J’ai fait un trou dans ses finances et elles ne sont pas extensibles. Entre l’hôtel, les restos et ce que je lui demande, il a été amené à trouver une solution plus économique pour lui.
Il est calme, il sait ce qu’il veut mais est capable d’entendre un refus.
Il essaie de ne pas être blessant mais son attachement aux apparences peut parfois venir titiller mon amour propre. « Brosse-toi les dents, change de fringues, ne mange pas avec les doigts, arrête de gigoter, sèche tes yeux, souris, prends une douche d’abord, tu es obligé de faire ça ? (shoot de la nuit), je vais t’envoyer chez le coiffeur, etc… »
Il est homosexuel, très tactile dans ses goûts, pas de grandes excentricités physiques, il aime embrasser, caresser et je déteste cela.
Il ne veut pas que du cul, il veut des nuits de sommeil à deux. Il s’endort un bras sur ma poitrine et je déteste ça.
Il aime les restos à deux, il aime parler et être écouté, il aime poser des questions et aimerait des conversations mais je déteste ça.
Certains sujets me dérangent.
Au lit, il m’appelle Grégory. Je n’ai pas osé demander qui était ce Grégory.
Il a un grand appartement, tout est propre, rangé, ça fait rêver et peur en même temps. C’est froid, vide et impersonnel. Il y a trop d’espace. Je n’y ai mis les pieds qu’une seule fois et je ne pense pas qu’on en fera une habitude.
Cinq étages au-dessus, sous les toits, il a une chambre. Je ne l’ai pas encore vue mais j’y dormirai ce soir. Ce sera chez moi pendant 30 jours. J’aurai la clé et il ne s’y rendra pas sans moi. Il me demande de respecter le lieu mais n’impose pas de règle particulière.
Cela fait partie du marché que nous avons passé. Nous en avons discuté, nous avons cédé sur certains points qui nous déplaisaient et nous avons maintenus nos positions sur ce qui n’était pas négociable.
Hier soir, j’ai expliqué la situation à Arnaud. J’ai récolté des insultes et quelques coups au milieu d’un gros chagrin. Et en bon délateur, j’ai fait part de mes inquiétudes à la maraude… Ils déclenchent une procédure.
Dans la série, je ne pense pas avoir pris la bonne décision, celle-ci arrive en deuxième position de la journée d’hier, du mois passé et sans aucun doute de l’année à venir.
J’ai passé un contrat, j’ai pris des engagements, j’ai des obligations et des interdits… Ca me pèse déjà.
Il s'appelle Emmanuel et c'est mon micheton !
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