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Toxinet : le blox du tox

Marc, c’est ce qui était écrit sur ma carte d’identité du temps où j’en avais encore une, alias Marco à l’époque où j’avais encore des proches et que j’étais suffisamment aimé pour qu’on ait envie de m’affubler d’un surnom affectueux. Aujourd’hui, personne n’éprouve le besoin de m’appeler par un nom, un prénom ou un surnom. Au mieux, je suis la p’tite merde de mon dealer et j’avoue que c’est ainsi aussi que je pense à moi, quand il m’arrive de penser à moi. C’est un phénomène assez nouveau, j’ai vécu longtemps sans penser à quoi que ce soit et encore moins à moi ou à ce que je suis, on va appeler cela un instinct de survie psychologique… Sauf que récemment, deux neurones ont dû se court-circuiter et ont remis mon cerveau en route, la machine à réfléchir fonctionne à nouveau. Quand un engin pareil n’a pas servi depuis longtemps, il est grippé, il grince, il est rouillé de partout, et c’est moi qui dérouille. Je repense au passé, je regarde ce qu’il se passe autour de moi et je ne me contente pas de voir, je cogite. Journaleux de mon métier dans une autre vie, je ne peux pas garder pour moi ce que mon cerveau malade, intoxiqué et en manque de relations sociales peut accoucher. J’ai un besoin nouveau qui se fait sentir, un besoin d’écrire, un besoin de témoigner, de partager. Alors, ici, ce ne sera pas Marc, ni Marco, ce ne sera pas p'tite merde non plus, mais ce sera SDFblogger !

Retour à la case départ ?

Publié le 9 Février 2016 par SDFblogger in VIVRE DANS LA RUE, abstinence

Hier, j'ai retrouvé mon spot préféré, un carton mouillé, mes yaourts par lots de 24 et puis la flotte !
Tout est à la même place, rien n'a vraiment changé en mon absence et pourtant...
Peut-être que c'est moi qui ai changé sans changer :
Je n'ai plus besoin de beaucoup d'argent, je n'ai presque plus besoin de faire la manche, je n'ai plus de rôle à jouer.
Je ne suis plus capable de réfléchir, je ne suis plus capable de trouver la motivation pour écrire, je ne sais plus quoi écrire, ni à propos de quoi. J'ai perdu mon cahier plus personnel que mes idioties ici et je ne le regrette même pas.
Je sens le vent alors que je ne le sentais pas, j'ai les pieds mouillés et ça me donne envie de chialer quand ça ne m'atteignait même pas le cerveau, j'entends mon estomac qui gargouille quand il n'avait jamais faim, je sens les regards sur mon sac rebondi alors qu'il n'attirait pas l'attention, je sursaute quand les lampadaires meurent...
Je me force à détourner mes pas quand je me retrouve sur le circuits de Laura, à ne pas bouger, à bloquer mes pieds et mon cerveau autour de ses horaires d'ouverture.
Je squatte les NA, je bois leurs paroles et leur café, je me nourris de leur présence et de leur boîte à sucres. Je leur dis que j'ai mal alors que c'est faux. Je ne sais pas leur répondre quand ils me demandent ce qui où j'ai mal, pourquoi, ce qui est difficile... j'invente pour combler le vide, satisfaire leurs oreilles et détourner de moi ces regards inquisiteurs.
C'est le vide laissé par la privation de mon élixir de vie.
Je ne sais pas ce qui a changé, je ne sais pas ce qui n'a pas changé, j'ai envie de répondre tout et rien.
C'est un rêve étrange, je ne suis ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre.

 

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B
A propos du parrainage.... personne ne se propose , c'est à toi de faire ton choix et de demander .Celui à qui tu demandes est libre d'accepter ou de refuser , ça m'est arrivé avec des personnes que je ne sentais pas, avec qui je n"avais pas d'atomes crochus . Ils ont trouvé quelqu'un d'autre ! j'évitais aussi les mecs qui pensaient plus à une relation euhhhh intime dirons nous . !
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S
Je n'ai pas pu y aller, je vais peut-être tenter plus tard. Merci.
B
Tu me fais rire toi ! Pourquoi ne voudraient ils pas entendre ta vérité ? Tu les crois complètement fermés, tu crois être le seul a avoir vécu ce que tu vis ? La rue, la prostitution , la mendicité , la crasse ? Ce sont tous des gentils drogués du 16èm , bien propres sur eux ? <br /> Je me souviens que dans mon groupe AA , on avait proposé la trésorerie à un ami interdit bancaire et plutôt voleur , . Il n'a jamais roulé les AA ., Tu ne joues pas le jeu de la vérité ... Tu serais peut être étonné . Tu connais le parrainage ? choisir un parrain , c'est trouver quelqu'un avec qui tu te sens des affinités et pouvoir dialoguer et avancer . Tu ne vas pas en réu pour leur plaire , mais pour trouver quelque chose qui te donnera de l'espoir .
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S
Même moi, je n'aime pas ma vérité alors des étrangers... <br /> <br /> Plusieurs fois le sujet a été autour des parrainages, personne ne m'a proposé et je ne me sens pas très chaud pour demander.
B
comment veux tu que les NA te servent à aller moins mal, si tu racontes des salades ? Tu n'es pas un cas unique , beaucoup d'autres doivent avoir eu les mêmes symptômes , le même vide intérieur , La came occupait toute la place , pas facile pour toi , de trouver ce qui pourrait la remplacer . Si dans un groupe on te propose de " prendre du service" ne refuse pas , pour moi,ça a été un très bon moyen pour reprendre pied dans la vraie vie .
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S
Et s'ils ne veulent pas entendre la vérité, je la dis quand même ?<br /> Ils ne veulent pas savoir que je pleure sur une douleur que je ne ressens pas vraiment, ils ne voulaient pas savoir pourquoi j'étais propre récemment, ils ne voudront pas voir que je ne le serai plus... <br /> J'avais parlé de mes examens médicaux dont j'attendais les résultats, ils m'ont posé la question, j'ai brodé sur des détails insignifiants mais je n'ai pas parlé des squatteurs. <br /> <br /> Avec la touche que j'ai, tu crois vraiment qu'on me proposerait de prendre du service ?